- 20.03.2024
La montagne, source naturelle d'inspiration pour jouer.
Retournons des dizaines d’années en arrière, afin d’évoquer ce cadre extraordinaire pour développer la débrouillardise, l’agilité, stimuler la créativité et l’imaginaire.
Depuis toujours les enfants ont adapté leurs jeux à leur environnement. Bien qu’auparavant la montagne et ses sommets aient été perçus comme inhospitaliers, durs, voire inquiétants, les zones d’habitation en montagne n’en demeuraient pas moins un formidable terrain de jeux pour les petits montagnards et elles le sont toujours !
Abordons dans un premier temps les paysages. Et quels paysages ! Les alpages, les forêts de conifères, les rivières, les cascades, les lacs, les rochers et les falaises, les sommets, les arêtes, les glaciers, les pierriers... tous différents à chaque saison de l’année, tous offrant un spectacle évoluant au jour le jour.
Peut-on rêver mieux comme scène de jeux interactive ? Connait-on d’autres milieux aussi riches de diversité et de beauté ?
Une fois sur scène, la diversité des activités ludiques et physiques donnerait presque le vertige. A la belle saison, citons :
• La pêche à la truite ou à l’omble chevalier dans les torrents aux eaux claires, oxygénées, froides et bouillonnantes, sans oublier le saumon dans les Pyrénées et le Massif central.
• La chasse aux papillons, à la recherche du bel apollon qui ne vole que sous un soleil éclatant, du coloré machaon qui peut s’élever jusqu’à 3 000 m d’altitude, d’un papillon azuré aux reflets du ciel qui croise parfois le jaune vif du soleil et d’un citron papillon. A noter que la montagne abrite plus de 200 espèces de papillons sur les 280 recensées en France métropolitaine.
• La cueillette des plantes aux vertus médicinales ou enivrantes comme l’arnica, le génépi ou la gentiane, pour n’en citer que trois, sachant que la cueillette s’est transformée de nos jours en une chasse aux trésors avec interdiction de repartir avec.
• La construction d’un petit barrage sur une rivière ou d’une cabane dans les sous-bois, avec uniquement les éléments naturels à portée de mains : les morceaux de roches, les branches des arbres et bien sûr le bois majestueux d’un cerf pour orner l’entrée de ce chalet éphémère, nommé mazot dans les Alpes du Nord et en Suisse Romande.
• La cueillette des myrtilles, des framboises, des fraises des bois pour se régaler en pleine nature (après les avoir rincer soigneusement, pour cause d’échinococcose, une maladie causée par un parasite du renard) ou préparer avec ses parents de délicieuses tartes, confitures et pourquoi pas des sirops.
• Le ramassage des champignons reste aussi un délicieux classique en famille pour agrémenter une omelette, une fondue, une sauce pour les crozets ou une viande. N’oublions pas que séchés, les cèpes des pins, les pieds de mouton ou autres chanterelles constituent une merveilleuse réserve de parfums, mais aussi de souvenirs qui ne demanderont qu’à se raviver autour de la table. Tu te souviens on a grimpé deux heures avant de les trouver...
• La partie de cache-cache derrière un rocher, le lancer de cailloux, la course restent bien sûr des incontournables.
Avec les frimas de l’hiver, la neige s’invite en toute candeur. Sa blancheur éblouit le regard, son épaisseur engloutit les sols, sa surface fait disparaître, les plantes, les chemins, les rochers, les entrées des terriers. Grâce à elle la montagne devient un terrain de jeux vierge, comme lisse...
Marcher en s’enfonçant, faire un bonhomme de neige et pourquoi pas un igloo, partir en randonnée en raquettes, chevaucher une luge pour une descente pleine de sensations entre rires et frayeurs, faire le papillon en se laissant tomber à la renverse et bouger ses bras, suivre la trace d’un chamois, d’un renard ou d’un lièvre argenté, se lancer sur un lac gelé en patin à glace.
Bien avant le ski, le snowboard, le skating ou le VTT des neiges, les activités ne s’arrêtaient pas pour les enfants. Ces derniers n’hibernaient pas !
Alors que dire des activités en montagne aujourd’hui ? Et bien, elles sont au sommet !
Au sommet de la diversité, au sommet de la praticité et de l’accessibilité, au sommet de leur capacité à rendre nos enfants encore plus forts, plus épanouis, loin des écrans.
Pourtant, il ne s’agit pas ici de diaboliser les smartphones ou autres montres connectées. Rappelons que la technologie est très utile pour se diriger en montagne, évaluer la distance parcourue, être fier du dénivelé, connaître le nom des sommets ou reconnaître une fleur... Et bien sûr prendre de magnifiques photos souvenir et les partager avec ses proches, voir avec la terre entière qui reconnaîtra toujours la beauté d’une montagne.